Pourquoi le dodo a-t-il disparu

Cette article explore la disparition du dodo, cet oiseau emblématique de l'île Maurice. En moins d'un siècle après l'arrivée des Européens en 1598, le dodo a été chassé jusqu'à l'extinction. Les colons ont également introduit des espèces comme les rats, les chiens et les porcs, qui ont ravagé les œufs du dodo, accélérant sa disparition. Ce triste récit nous rappelle l'impact profond que l'humain peut avoir sur les espèces et les écosystèmes insulaires.

ESPÈCES ÉTEINTES

Thibault Cassignol

11/8/20246 min read

Bien plus qu’il n’y paraît

Bien que cela ait pu être inévitable, si l’homme n’avait jamais croisé un seul dodo, l’île tropicale de Maurice en compterait peut-être encore quelques-uns aujourd’hui. Comment cet oiseau a-t-il atteint ce paradis isolé ? Le mystère reste entier. Quoi qu’il en soit, cette espèce endémique prospérait sans souci ni prédateur naturel jusqu’à l’arrivée des colons à la fin des années 1500.

Avant l’intrusion humaine, le dodo, incapable de voler, parvenait à maintenir une population stable, bien qu’il ne ponde qu’un seul œuf par an. Mais avec l’arrivée d’une espèce vint ensuite toute une multitude—rats, chèvres, cochons, cerfs et macaques—qui contribuèrent tous à faire chuter le nombre de dodos jusqu’à leur extinction. Tous introduits par l’homme, et tous avec un goût prononcé pour les œufs de dodo. Les témoignages sur la dernière observation officielle varient, mais en 2003, David Roberts et Andrew Solow ont utilisé une formule pour estimer la date d’extinction finale du dodo aux alentours de 1690.

Physique détaillé du Dodo

  1. Taille et Proportions :

    • Le dodo mesurait environ un mètre de hauteur, ce qui le rendait plutôt imposant pour un oiseau incapable de voler.

    • Il avait un corps trapu et lourd, avec des pattes robustes, adaptées pour marcher et chercher de la nourriture sur le sol.

  2. Poids :

    • Le poids du dodo variait de 10 à 18 kg, bien plus lourd que de nombreux oiseaux terrestres. Ce poids important, combiné à des ailes très réduites, le rendait incapable de voler.

  3. Ailes et Incapacité de Vol :

    • Les ailes du dodo étaient petites et peu développées, étant devenu inutile en l’absence de prédateurs naturels sur l’île.

    • L'évolution vers un oiseau terrestre est courante chez les espèces insulaires sans menaces extérieures.

  4. Bec :

    • Le dodo possédait un bec imposant et recourbé, mesurant environ 23 cm de long. Ce bec puissant lui permettait de manger une variété de nourritures, comme des fruits, graines et racines.

  5. Plumage :

    • Les plumes du dodo étaient grisâtres avec une teinte bleutée, bien que les descriptions varient. Les illustrations anciennes montrent également des tons bruns et blanchâtres.

  6. Pattes et Griffes :

    • Ses pattes étaient solides, avec des griffes robustes adaptées à la marche sur le sol et à la fouille dans le sol pour chercher des racines ou des insectes.

Durée de Vie du Dodo

La durée de vie exacte du dodo reste incertaine, car aucune étude scientifique directe n’a pu être réalisée avant son extinction. Cependant, les biologistes estiment que la durée de vie du dodo aurait pu se situer entre 15 et 20 ans, ce qui est comparable à celle de certains oiseaux terrestres de taille similaire, comme les grands perroquets ou les autruches.

Les facteurs influençant la durée de vie incluaient probablement :

  • La disponibilité de nourriture sur l’île, car les périodes de sécheresse auraient pu affecter l'abondance des fruits et graines.

  • L'absence de prédateurs avant l'arrivée humaine, favorisant une espérance de vie plus longue.

  • La fréquence de reproduction limitée à un seul œuf par an, suggérant une longévité naturelle pour compenser cette faible capacité reproductive.

En résumé, le dodo possédait un physique parfaitement adapté à une vie tranquille sur l’île Maurice, mais sa morphologie et son faible taux de reproduction le rendaient extrêmement vulnérable aux changements brusques de son environnement, notamment ceux apportés par l’arrivée des humains.

Faits notoires

Habitudes alimentaires

Le fait que l’apéritif préféré du dodo était littéralement des cailloux n’a probablement pas aidé à dissiper sa réputation d’oiseau stupide. En réalité, les cailloux étaient un choix judicieux et constituaient une part essentielle de son régime alimentaire. Avalés en premier, ces pierres de gésier, ou gastrolithes, broyaient ensuite les aliments ingérés, facilitant la digestion des fruits fibreux, noix, graines, bulbes, coquillages et parfois même de petits crabes.

Reproduction

Les femelles dodos ne pondaient qu'un seul œuf par an, probablement parce qu'elles n'étaient pas soumises à un stress qui les pousserait à en produire davantage. La structure osseuse suggère que les oisillons éclosaient aux alentours du mois d'août, mesurant en moyenne 20 cm, et grandissaient très rapidement pour atteindre l'âge adulte, afin de se préparer aux cyclones qui frappaient l'île Maurice entre novembre et mars.

Plus proches parents

Les colombes, vautours et pigeons sont tous supposés être des parents du dodo. Mais une espèce partage des liens encore plus étroits avec lui : le pigeon de Nicobar, aux couleurs vives et éclatantes, que l'on trouve sur les îles qui portent son nom. Isolé dans un environnement tropical similaire, il est aussi le plus proche parent vivant du dodo. Malheureusement, le pigeon de Nicobar est actuellement une espèce en danger, et si nous n'agissons pas maintenant, il pourrait connaître le même destin.

Qui le premier ?

C'est la question ultime que l'on pose à propos de toute crise vieille de plusieurs siècles : qui a commencé cela ? À qui la faute ? Quelle nation a posé le pied en premier sur l'île Maurice ? S'il y a une chose que l'on sait sur l'histoire, c'est que les nations ont toujours été fascinées par les "premiers".

Selon les documents historiques, les Néerlandais furent les premiers à débarquer sur les côtes de l'île Maurice en 1598, contraints de le faire par l'une des violentes tempêtes qui frappaient l'île et les eaux environnantes. Avec eux, les Néerlandais et les colons suivants ont introduit des espèces envahissantes telles que les cochons, les rats, les chèvres, les macaques et les cerfs. Les marins trouvaient dans les dodos adultes un repas facile, leur nature docile et leur absence de peur les rendant abordables. Parmi toutes les espèces introduites par l'homme, le rat noir constituait la plus grande menace pour les œufs de dodo.

Finalement, les mêmes tempêtes qui avaient piégé les colons sur l'île les en ont chassés. Les marins, fatigués et malades de leur condition constamment détrempée, quittèrent l'île en abandonnant leurs animaux derrière eux.

Victime des circonstances

Une grande partie de ce que nous savons sur le dodo reste sujette à débat. La spéculation entoure les détails précis de son alimentation, de sa masse corporelle, et même de ses plus proches parents. Même les paléontologues et les historiens, confrontés à des récits non confirmés qui remettent en question la validité des observations enregistrées, reconnaissent que la date de la découverte du dodo est aussi floue que celle de son extinction.

Cependant, ce que nous savons du dodo dresse le portrait d’une espèce profondément incomprise – un oiseau souvent perçu comme si peu intelligent qu’il est ironiquement considéré comme responsable de sa propre disparition. En réalité, le dodo est une victime des circonstances, plusieurs facteurs ayant joué un rôle unique dans la réduction de sa population.

Preuve par l'évolution

Leur évolution est un parfait exemple de la vulnérabilité et du manque de préparation de cette espèce. Les dodos, devenus plus imposants avec des ailes réduites, construisaient leurs nids au sol. Dans ces nids de faible hauteur, les couples ne pondaient qu'un seul œuf par an. Sans menace de prédation, il n’y avait aucune raison biologique pour un animal de dépenser de l’énergie à se protéger des prédateurs. De plus, le dodo était tout sauf petit – dodu et atteignant une hauteur impressionnante d'un mètre. En fin de compte, la nature confiante de l’oiseau et sa grande taille faisaient du dodo – ainsi que de son œuf – un repas facile et nourrissant pour les nouveaux arrivants affamés.

Et maintenant à nous d'agir.

Espèces endémiques EN ALERTE

Un aperçu saisissant de l'extinction sur l'île Maurice

Sur les 600 espèces endémiques de l'île, 24 ont déjà disparu et plus de 90 sont actuellement en danger d'extinction.